À propos

Patrick Giguère, musicien, compositeur

Patrick est un musicien et compositeur québécois basé à Montréal. Il écrit le plus souvent de la musique pour des instruments acoustiques, du solo à l’orchestre, mais s’intéresse grandement aux pratiques improvisées et fait une place importante à la collaboration dans son processus créatif. Sa musique est à la fois personnelle, mais faite pour être partagée, empreinte d’intériorité, mais vivante et intense, complexe mais directe, un objet de contemplation, mais aussi engagée et bien de son temps. Elle est diffusée dans les Amériques et en Europe, sur scène, sur disque et à la radio.

Parmi les moments marquant des dernières années, mentionnons son oeuvre collaborative semi-improvisée émettre un son, vérifier sa propre existence qui fut présentée au Festival Picanto 2022. En 2021, son oeuvre vocale d’envergue Lui a été créée par l’Ensemble Paramirabo, Vincent Ranallo et Jean-François Daigneault. Son oeuvre Revealing a été enregistrée sur disque par François-Xavier Roth et le London Symphony Orchestra en 2020 et créée au Barbican de Londres sous la direction de Susanna Mälkki en 2018. Il a participé à la tournée Génération 2018 de l’ECM+. Le sel de la terre, créée par Thin Edge New Music Collective, a été diffusée sur les ondes de la BBC Radio 3 en 2017 et a remporté le 3e prix Serge-Garant en 2015.

Patrick est un musicien et compositeur québécois basé à Montréal. Il écrit le plus souvent de la musique pour des instruments acoustiques, du solo à l’orchestre, mais s’intéresse grandement aux pratiques improvisées et fait une place importante à la collaboration dans son processus créatif. Sa musique est personnelle mais existe pour être partagée, empreinte d’intériorité tout en étant vivante et intense, à la fois complexe et directe, Bien quelle soit un objet de contemplation, elle est aussi engagée et bien de son temps. Elle est diffusée dans les Amériques et en Europe, sur scène, sur disque et à la radio.

En 2022, son oeuvre collaborative émettre un son, vérifier sa propre existence a été diffusée lors du Festival Picanto du Centre de musique canadienne. Paramirabo a présenté son oeuvre vocale d’envergure Lui en mars 2021, en pleine pandémie. Son oeuvre Revealing a été créée en 2018 par le London Symphony Orchestra au Barbican sous la direction de Susanna Mälkki, puis enregistrée sous la direction de François-Xavier Roth en 2020. À l’automne 2018, il a participé à la tournée canadienne Génération 2018 de l’ECM+. Son œuvre Le sel de la terre a remporté le 3e prix Serge-Garant de la Fondation Socan en 2015, fut enregistrée par Thin Edge New Music Collective ainsi que diffusée sur les ondes de la BBC Radio 3 en 2017. En 2016, le Quatuor Bozzini a créé Et maintenant à Utrecht dans le cadre du Festival Gaudeamus. Il a aussi travaillé avec d’autres ensembles, tel que Aventa Ensemble, le Nouvel Ensemble Moderne, Birmingham Contemporary Music Group, Exaudi et l’Orchestre de la francophonie. Il tisse de fertiles relations artistiques au fil de nombreuses collaborations avec des interprètes et ami·es de longue date, notamment Mark McGregor, Cheryl Duval, Daniel Añez et David Therrien Brongo.

Il a complété en 2018 un doctorat au Royal Birmingham Conservatoire en Angleterre, après avoir étudié à l’Université Laval pour sa maitrise et son baccalauréat. Pendant ses recherches, il s’est intéressé à la notion de duende et aux valeurs que sont la spontanéité, l’authenticité et l’exploration au sein d’un processus créatif. Depuis 2019, la collaboration et l’improvisation se taillent une place de plus en plus grande dans son travail, notamment suite à une résidence qu’il a effectuée à la Vila Sul de Salvador de Bahia au Brésil. Son intérêt pour les synthétiseurs l’a mené à réaliser un projet de développement artistique dédié à leur pratique en 2022 et qui s’est déroulé à Montréal, en Irlande et au Pays de Galles. Il a débuté en 2023 un postdoctorat à l’Université de Montréal et au Centre des musiciens du monde portant sur la collaboration entre musiciens·nes pratiquant des musiques appartenant à différentes cultures.

Parmi ses professeurs, mentionnons Joe Cutler, Howard Skempton et Éric Morin. Il a aussi travaillé, dans le cadre de stages où d’académies, avec Michael Finnissy, Ana Sokolovic, Andrew Toovey, Richard Ayres, Andrew Hamilton, Martijn Padding, Colin Matthews, Karin Renhqvist, Michel Gonneville, Sydney Hodkinson, George Tsontakis, Gary Kulesha, Chen Yi, Denys Bouliane, John Rea.

Il a travaillé pour plusieurs organisations dédiées à la musique d’aujourd’hui, dont l’Ensemble Lunatik qu’il a fondé en 2010 et assuré la direction musicale et artistique jusqu’en 2014, Erreur de type 27 dont il fut directeur artistique de 2013 à 2015, Codes d’accès en tant que directeur général de 2018 à 2019 et le Festival International de Musique Actuelle de Victoriaville comme codirecteur administratif de 2019 à 2021. Il est maintenant compositeur et musicien indépendant.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai ressenti un inconfort envers le monde tangible, le sentiment qu’il manquait quelque chose à ce qui m’entourait. Ça m’aura pris des années, des voyages, des lectures et des rencontres fracassantes pour comprendre d’où ça venait, que je n’étais pas seul à vivre ça et d’accepter que ça n’allait pas me quitter. Que c’était une déception une envers la société - enfin ma société, au Québec, en Amérique du Nord, en occident, au 21e siècle - qui avait arrêté de s’émerveiller, avait comme capitulé devant la laideur du pratico pratique, avait décidé que les questions existentielles, c’était trop de trouble, et que pas mal toutes les dimensions de l’expérience humaine pouvaient s’exprimer dans des classeurs excel.

Mon besoin de créer, il vient de là. J’ai besoin, à travers la création musicale, d’insuffler à mon expérience du réel, et par extension à tout ceux et celles qui jouent et écoutent ma musique, une dose de beauté, de poésie, de magie. J’essaie de remplir l’insipide à coup de sons, de mélodies et d’harmonies, d’expériences partagées, intenses, et de complicité.

Plus les années passent, plus je fais confiance à ma sensibilité pour me guider dans mon processus créatif. J’explore librement, à la recherche de mon propre émerveillement, de ce sentiment puissant de fraîcheur. Je cultive ensuite mes trouvailles organiquement afin de les transmettre de la façon la plus directe et intense possible aux interprètes et auditeur·trices.

C’est un processus d’une profonde intériorité qui fait remonter plein de choses à la surface et qui m’apprend beaucoup sur moi-même. Je dois constamment répondre à des questions initialement musicales, mais qui déteignent immanquablement sur le personnel : pourquoi est-ce j’ai pris cette décision ?, où est-ce que je m’en vais ?, j’arrive de où exactement ?, qu’est-ce que je tente d’exprimer ?

Pour moi, la musique est un art vivant, qui vit sur scène, à travers le corps de musicien·nes et qui goute bien meilleure lorsque partagée. C’est pourquoi je m’efforce, grâce à la pratique de l’improvisation, à une conscience du corps en mouvement et à des collaborations étroites et répétées avec les musicien·nes, de créer des performances musicales intenses et humaines. Je compose pour et avec des personnes, je leur fait confiance et je ne tente pas de tout contrôler.

En cette période de profonds bouleversements, de pertes de points de repère et de traditions, je suis convaincu que le rôle des artistes est plus crucial que jamais. Les solutions aux défis du 21e siècle ne seront pas seulement scientifiques et économiques; il faudra bien un jour convaincre, rassembler et mobiliser. C’est ce que à quoi les artistes peuvent contribuer. Ils et elles ont une facilité à naviguer entre les différentes dynamiques sociales qui leur permet de comprendre des points de vue opposés, de saisir ce qui unit les gens provenant d’horizons diverses et de prendre conscience des particularités et des préconceptions de leur propre culture. En effet, chaque type de musiques, chaque tradition musicale porte en elle des valeurs et des façons d’être relation avec l’autre, chaque manifestation musicale incarne une version idéalisée du vivre ensemble. La musique a cette capacité de consacrer le moment, de faire vibrer l’intérieur et de réunir le monde. C’est le pain et beurre des artistes, d’aller au-delà des évidences, de faire beaucoup avec pas grand chose, de réinventer le vivre ensemble et de construire la société qu’on se souhaite.


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articles dans la presse
- « L’édition 2018 débutait donc par L’inévitable idéalisme de Patrick Giguère, une œuvre aux effluves quelque peu romantiques, mais avec une inspiration toute contemporaine, ne serait-ce que par ses questionnements et ses introspections. La forme et le déploiement de cette pièce en sont les plus grandes réussites : les premiers gestes sonores étant obscurs, imprécis, maladroits et clopinant, parsemés d’accords de toute sorte au piano, et qui finissent par s’unifier, se construire, s’ordonner, se diriger vers un déploiement plus ample, vers un geste plus affirmé, une construction plus sûre et convaincante. Ce n’est certes pas un développement classique, mais le parcours se dessine avec conviction (celle de l’idéaliste) et se dirige vers une forme de fatalité (l’« inévitable » du titre !). L’œuvre permet de créer une tension sublime et absorbe l’auditeur jusqu’à sa fin, aussi abrupte qu’inévitable. » - Cette ville étrange, 2018-11-11

- « Fragmented motifs repeatedly echoed in a colourful backdrop of a bell-rung texture, as the music shimmered from its angular inception. “Understatement and touching modesty” was the composer’s description of the piece, and indeed the work was less intended for theatrics than a scene of motions. A somewhat accessible piece, it had a feel of an exposition of a lengthier work, however; certainly the work betrayed the physicality of Feldman’s calm monumentalism in its abrupt conclusion after approximately 6 minutes. » - Bachtrack, 2018-04-16

- « Indeed his music doesn’t sound quite likeanyone else’s. [...] There is little dynamic contrast, just a modest increase in volume as fractured, surprisingly tonal ideas pulse gently towards fulfillment. The sonority is impressive with increasingly warm textures flecked by bells and rippling low-decibel timpani. » - Classical Source, 2018-04-15

- « Patrick Giguère’s work is full of intensity, ornamentation and a thirst for discovery, gleefully indulging in the allure of the non-tempered scale while plunging into the heart of the physical phenomenon of sound. » - La Scèna Musicale, 2017-09-01


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